Taramelliceras (Richeiceras) richei (de Loriol, 1898)
1898, Oppelia Richei, de Loriol, p. 52-54, pl. IV, fig. 13-16 ; Textfig. 17.
Diamètre 14 à 24mm
Largeur du dernier tour observé par rapport au Diamètre 0,57 à 0,58
Epaisseur " " 0,33 à 0,35
Diamètre de l'ombilic " 0,10 à 0,13
Etymologie : espèce dédiée à Mr Riche
Coquille discoïdale, très comprimée, composée de tours très embrassants, larges, croissant rapidement. Les flancs sont très aplatis, particulièrement autour de l'ombilic, vers la moitié environ de leur largeur ils s'abaissent en s'arrondissant vers le pourtour externe. La région siphonale est amincie, mais faiblement arrondie, et ornée d'une série médiane de petits tubercules très peu saillants, très rapprochés, que l'usure fait paraître arrondis, la plupart du temps, mais qui en réalité, étaient allongés, même un peu tranchants, ainsi qu'on le voit dans les individus les mieux conservés. Les flancs sont ornés de côtes flexueuses, peu saillantes, au nombre de dix à douze, qui partent du pourtour de l'ombilic, s'avancent jusque près du point médian de la largeur des flancs, et se bifurquent en s'infléchissant fortement en avant ; les côtes secondaires, produit de la bifurcation, sont accompagnées de plusieurs autres, identiques, également infléchies en avant, comme elles fines, régulières, serrées, uniformément espacées et aboutissant à la série des tubercules siphonaux sans s'épaissir aucunement. Cette ornementation est, en somme, peu accentuée et, en bonne partie, effacée dans la majorité des exemplaires que j'ai sous les yeux. Ombilic extrêmement étroit, non caréné au pourtour, non évasé ; ses parois sont coupées verticalement.
La ligne suturale des cloisons (Fig. 17) est très profondément découpée, les lobes sont très profondément incisés ; lobe siphonal large et allongé avec une branche terminale et deux rameaux latéraux de chaque côté ; lobe latéral supérieur plus long que le lobe siphonal, très grêle de corps, divisé en trois branches très longues et écartées dont les latérales sont bifurquées ; lobe latéral inférieur à peu près identique, mais notablement plus court ; trois ou quatre lobes auxiliaires décroissant rapidement. Par suite de l'extension des ramifications des lobes, les selles sont très grêles et très profondément divisées, leurs phyllites sont assez arrondis ; la selle latérale inférieure est plus longue que la supérieure ; les auxiliaires décroissent graduellement. Aucun exemplaire ne possède encore sa dernière loge.
Variations. J'ai examiné une quarantaine d'individus appartenant à cette espèce ; les modifications individuelles que j'ai pu observer sont de faible importance, j'ai indiqué celles qui ont trait aux dimensions proportionnelles .On compte, en général, quatre côtes secondaires au pourtour pour une côte principale, mais ce nombre peut varier de trois à cinq parce que l'écartement des côtes principales n'est pas toujours identique dans un même individu ; du reste les côtes secondaires sont égales entre elles et leur allure est très uniforme. L'ombilic est toujours extrêmement étroit et non évasé on n'aperçoit pas les premiers tours dans son intérieur.
Rapports et différences. Je ne trouve aucune espèce à laquelle je puis rapporter avec certitude celle que je viens de décrire. Il me paraît tout à fait probable que c'est elle dont M. Riche dit, avec beaucoup de raison, qu'elle a été rapportée à tort à l'Ammonites denticulatus Zieten (A. Riche, 1893, Etude strat. sur le Jurass. inf. du Jura méridional p.348). (En tout cas j'ai vu des exemplaires de l'Oppelia Richei, provenant de la zone à Creniceras Renggeri de la Billode près Châtelneuf (Jura) et du Mont de Plomb Commune d'Indrieu près Tenay (Ain) qui m'ont été communiqués par M. de Riaz.) En effet l'Ammonites denticulatus diffère par ses côtes principales ombilicales qui s'arrêtent net au milieu des flancs en se terminant par un tubercule puis par ses côtes secondaires plus nombreuses et plus fines, et par ses tubercules de la série siphonale bien plus accentués ; je n'ai vu aucun exemplaire dans tout le matériel mis à ma disposition qui concordât avec la figure donnée par Zieten. Il est certain que c'est l'Oppelia Richei qui a été souvent cité dans la zone à Creniceras Renggeri sous le nom d'Ammonites denticulatus. Du reste ce dernier a été diversement interprété, ainsi Oppel (Die Juraformation, p. 561) lui rapporte l'Ammonites flexuosus canaliculatus Quenstedt (Cephalopoden pl. 9, fig. 5) et Quenstedt donne une figure censée représenter un Ammonites denticulatus (Ceph., pl. 9, fig. 9) qui, certainement, n'appartient pas à cette espèce. L'Ammonites denticulatus se trouve cité comme devant être compris dans le genre Neumayria, Bayle. Or ce genre n'a pas été caractérisé par son auteur qui s'est contenté (Bayle, 1878, Explication de la carte géol. de France, T. IV, tlas, pl. 92) de donner une planche représentant deux espèces sous les noms de Neumayria trachynotus et Neumayria Hauffiana. Par contre M. Nikitin, un peu plus tard en 1881 (Die Juraablagerungen zw. Rybinsk Mologa etc., p. 61), a établi un genre Neumayria en le caractérisant avec beaucoup de soin et en décrivant et figurant deux espèces. Il me semble préférable comme à M. von Zittel, de conserver le genre Neumayria, très bien caractérisé et bien défini par M. Nikitin, en laissant dans le genre Oppelia les espèces indiquées par Bayle sous le nom de Neumayria. L'Oppelia Richei est très voisin de l'Oppelia Pichleri Oppel, il m'a paru cependant qu'il devait en être distingué à cause de sa région siphonale plus rétrécie et de la présence d'un ou deux lobes de plus sur les sutures des cloisons, d'après la description donnée par Oppel ; de plus l'ornementation, dans l'Oppelia Pichleri ne paraît se montrer que sur la dernière loge, tandis qu'elle existe sur les exemplaires de l'Oppelia Richei qui tous, ne la possèdent plus. Il faudrait des exemplaires complets de l'espèce du Jura bernois pour fixer définitivement les caractères différentiels qui permettent la séparation des deux espèces laquelle, à mes yeux, paraît tout à fait nécessaire. Dans l'Oppelia subloevipicta, Sinzoff, espèce très voisine aussi, l'ombilic a un diamètre plus fort et laisse voir les tours, la région siphonale est plus anguleuse, les tubercules qu'elle porte sont plus saillants et les flancs moins aplatis ; je ne puis comparer les cloisons.
Localites. Châtillon. La Racine près Glovelier. Collections. Polytechnicum à Zurich. Mathey.
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1900, Oppelia Richei P. de Loriol, de Loriol, p. 46, pl. III, fig. 26.
Synonymie auteur:
Girardot, 1896, Oppelia denticulata, p. 630.
de Loriol, 1898, Oppelia Richei, p. 52, pl. IV, fig. 13-16.
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1928, Taramelliceras Richei de Loriol, Maire, p. 20.
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1951, Richeiceras cf. richei, de Loriol, sp., Jeannet, p. 95-96, Taf. 31, Fig. 6 ; Taf. 30, Fig. 3
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1955, Taramelliceras (Richeiceras) richeii (Loriol), Hölder, S. 76
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1958, Richeiceras richei de Loriol, Schirardin, p. 12
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1966, Taramelliceras (Proscaphites) richei de Loriol, Enay, p. 244 (Fig. 65).
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1982, Taramelliceras richei de Loriol, Lebert & Marchand, p. 242.