LA LIGNE DE SUTURE

espèces

Accueil

Vous pouvez constater sur les ammonites, des "dessins" qui ressemblent parfois à un feuillage lorsque la coquille (ou test) originel a disparu. Par exemple, on ne les voit pas sur des ammonites en provenance de Madagascar, de Russie ou même plus proche de chez nous,  dans certains bancs du Callovien de Montreuil-Bellay celles-ci étant revêtues d'un pseudo-test en calcite Lorsque une ammonite grandit, avant qu'elle ne devienne adulte, elle occupe une portion de coquille, dans lequel se trouve son corps, cette partie est appelée LOGE D'HABITATION. En grandissant, elle agrandit cette loge et ferme la partie arrière qui ne lui est plus d'aucune utilité car le volume de celle-ci est trop importante pour l'animal. C'est le tracé externe de  cette cloison qui apparaît lorsque vous trouvez des ammonites. Si vous trouvez une ammonite cassée au niveau d'une suture, vous vous apercevrez que celle-ci est en 3 dimensions et non linéaire d'une face à l'autre. Lorsqu'elle atteint l'âge adulte, la loge ne s'agrandit plus aussi vite, vous pouvez constater que les dernières sutures sont plus rapprochées les unes des autres qu'avant (les cloisons sont dites APPROXIMÉES), ainsi vous pouvez savoir si votre trouvaille est un individu jeune ou adulte (pour cela il faut aussi qu'il y ait tout ou partie de la loge d'habitation). La ligne de suture est la signature de l'ammonite, elle permet de distinguer de par sa forme générale à quelle famille appartient tel ou tel individu, et par son étude plus poussée d'approcher l'espèce supposée. En effet, en se basant uniquement sur des critères morphologiques, il est possible lorsque deux espèces sont très proches, de se tromper. Schindewolf 1968) a écrit: "Daher haben die zahlreichen, von manchen Autoren abgebildeten Lobenlinien nahe miteinander verwandter Arten nur sehr begrenzten Wert. … Die Bedeutung der Lobenlinie liegt daher nicht auf der Ebene der Art- und Gattungsunterscheidung, sondern in der Erfassung der höheren taxonomischen Kategorien.“ (Trad. Ch Jäggi : on ne peut pas aller jusqu'à l'espèce, parce que la variabilité entre des espèces proches ou entre individus de la même espèce (polymorphisme) est trop important. Cependant, il suffit d'ouvrir un ouvrage traitant de systématique pour dénier (selon son auteur) ces dires.

Voici une figuration qui montre ce qu'est une ligne de suture (extrait Thèse E. Cariou, 1980, fasc. 2, p. 17, Reineckeia anceps, macroconque)

La flèche indique le sens du déroulement ainsi que le bord ventral de l'ammonite, le bord gauche du dessin étant la partie médiane du passage ventral.

Il faut aussi savoir qu'il faut respecter le sens du déroulement de l'ammonite. En effet, le déroulement est "l'action" de partir de l'arrière (avant la dernière suture), vers l'avant (ou ouverture, c'est à dire la fin de l'ammonite), et qu'un dessin de suture n'est effectué que d'un côté de l'ammonite (il est identique sur l'autre flanc). Seule la selle ventrale est unique. Il y a deux critères : Les selles et les lobes

Les selles sont dirigées vers l'avant de la suture, entre deux lobes (hormis la selle ventrale qui est située sur la partie médiane du passage ventral et déborde de chaque côté jusqu'au premier lobe de chaque flanc). Les lobes quant à eux étant dirigés vers l'arrière. signification des lettres (selon E. Cariou, 1980) :

E  = Lobe ventral

L  = Lobe latéral

L aux  = Lobe auxiliaire (ou accessoire)

U  = Lobe ombilical (la partie externe est appelée Lobe suspensif), constitué ici de deux lobes auxiliaires U2 et U3

Selle ventrale en bleu

S1 = Première selle latérale

S2  = Seconde selle latérale

↔↔↔↔↔↔↔↔↔↔↔↔

A. d'Orbigny (1851) dans son ouvrage "Paléontologie française - Céphalopodes jurassiques " indique pp.186-187.

"Les grandes digitations ou troncs de rameaux qui se dirigent en arrière par rapport à l'enroulement spiral ont été appelées lobes par M. de Buch, tandis que les digitations ou troncs de rameaux dirigées en avant ou dans le sens de l'enroulement et séparant les lobes sont désignées par le même savant sous le nom de selles.

De plus, il subdivise ces parties ainsi qu'il suit : Le lobe dorsal est unique, entoure le siphon et occupe la région médiane du dos ; en partant de ce lobe, le premier qui se trouve de chaque côté est le lobe-latéral supérieur, placé le plus souvent vers le tiers de la hauteur de la bouche, en partant du dos ; ...le second est le lobe latéral-inférieur, puis les autres lobes latéraux, quel que soit leur nombre, sont les lobes auxiliaires. Contre le retour de la spire, il existe un lobe médian opposé au bord dorsal, c'est le lobe ventral. Les selles se subdivisent aussi: la première entre le lobe dorsal et le le lobe latéral-supérieur, est la selle dorsale ; la seconde entre le lobe latéral-supérieur et le lobe latéral-inférieur est la selle latérale.

Les lettres suivantes, toujours les mêmes que celles qu'emploie M. de Buch, indiqueront toujours les mêmes parties dans les figures. Je les donne ici pour éviter les redites à l'explication des figures de chacune des espèces en particulier.

U. Lobe dorsal

L. Lobe latéral-supérieur

E. Lobe latéral-inférieur

A1 Premier lobe auxiliaire

A2, A3, A4...autres lobes auxiliaires

V. lobe ventral

 

V1, V2 ... lobes latéro-ventraux

SD. Selle dorsale

SL. Selle latérale

S1. Première selle auxiliaire (la selle ventrale de M. de Buch)

S2,  S3 Selles auxiliaires

SV' Première selle latéro-ventrale (la selle qui sépare le lobe ventral du 1er lobe latéro-ventral)

SV3 Seconde selle latéro-ventrale"

 

 

Ainsi, à la lecture des explications de d'Orbigny, on s'aperçoit que celui-ci désignait le ventre de l'ammonite sous le nom de DOS "... lobe dorsal est unique, entoure le siphon", ce siphon étant situé sur la partie médiane de l'extérieur de l'ammonite. De fait, le lobe dorsal désigné par la lettre U est devenu le lobe ombilical , qui se trouve à l'intérieur du  flanc.

J. Gabilly en 1973 (Thèse) donne les indications que E. Cariou a repris en 1980, en se référant à O. Schindewolf (1968)

R. Enay en 1966 avait utilisé les lettres données auparavant par J. Arkell:     EL (pour E) ; L (pour L) ; N (pour U)

espèces

Accueil